Grecanico(60%), Carricante (40%) – 13%
Ombre du vent
Sur le torse sans tête du volcan
voici que le vent
dépose son écharpe.
Fracas de la pierre
La pierre casse
sous le poing d’un vieux dieu aveugle
qui croit exister.
Deuil de l’horizon
Accepte, volcan,
la terre et la mer
qui veulent remonter jusqu’à ta bouche
et s’y engloutir.
Aveu de la cendre
milliards et milliards de particules,
je n’existe que dans l’extrême éparpillement.
Main du soleil
C’est ici que le soleil a planté son index
dans notre terre dure.
Message dans la cendre
L’abeille dans son chant,
le martinet dans son vol,
le maigre pollen dans son espoir
et moi dans mon tâtonnement
recommençons chaque printemps
à chercher dans la cendre
les syllabes pour recomposer les mots.
Continuité de la parole
Tous les matins la parole sur le volcan s’étend
comme l’air sur la mer.
Tous les jours la parole s’étend
sur le rebelle qui la pourchasse,
mais elle l’enrobe dans encore d’autres mythes
où la violence apprenne à cueillir des fleurs mauves.
Plusieurs fois le poème
Marchant dans la pente
par les laves et les cendres
j’entends le volcan hurler son effort
et le tambour lui clamer son espoir.
Marchant dans la pente
par les laves et les cendres
j’entends le souffle alterné du volcan
et du tambour que frappe la main des dieux.
Testi tratti da:
Yves Bergeret, Poème de l’Etna
Quaderni di Traduzioni, XI, Novembre 2011